Ce procédé de moulage est de plus en plus répandu parce qu’il est le plus rapide à exécuter dans la technique du moulage à bon-creux. Un moule à bon-creux est réutilisable et permet des tirages multiples de l’épreuve. Il réduit aussi considérablement le nombre de pièces. De plus l’élasticité du matériau utilisé résout le problème des contres-dépouilles.
L’élastomère est une membrane caoutchouteuse, très résistante aux tirages qui se succèdent, mais en même temps suffisamment souple pour se démouler très facilement.
Nous vous conseillons donc d’utiliser un élastomère silicone RTV.
Faites votre premier essai sur un sujet ne demandant pas plus de deux pièces. Vous l’installez sur une portée de gravats, puis vous faites votre plan de joint (assez large) à la bande de terre. Élevez un petit muret en terre lui aussi, pour retenir la préparation liquide le temps de sa prise. Tout contre la base de la sculpture, plaquez un carton rigide, renforcé derrière par des butées en terre pour le maintenir en place ; vous obtenez ainsi la base du moulage.
Moulage à l’élastomère
On installe la sculpture sur une portée de terre bien lisse.
Tout le long du plan de joint, vous pouvez faire une rigole à l’aide d’une mirette, ceci permettra aux deux parties de bien s’emboîter l’une dans l’autre.
Il est aussi possible de créer, dans le muret de terre, quelques encoches dispersées de 1 cm de large environ. Le moule en élastomère restera maintenu à la chape, quand il sera nécessaire de le retourner.
Vous isolez le sujet à mouler en passant une bonne couche de vaseline au pinceau sur toute la surface, en enlevant toute poussière.
La sculpture est protégée avec une couche de vaseline
L’élastomère se présente sous forme liquide ; on doit y ajouter et y mélanger un catalyseur (la dose étant de 5%) vendu avec l’élastomère.
Il est préférable de faire des petites quantités de préparation (100gr environ) pour éviter le gaspillage.
Utilisez donc des petites bassines en plastique que vous réserverez exclusivement à cet usage. Autre possibilité : nous vous conseillons de découper des fonds de bouteilles d’eau minérale ; une fois que vous aurez repéré la graduation, vous n’aurez plus besoin de peser votre préparation.
Vue d’ensemble des matériaux nécessaires pour effectuer un moulage à l’élastomère
Après avoir bien mélangé l’élastomère avec le catalyseur, étalez-le sur le sujet à l’aide d’un pinceau. Si le liquide coule trop rapidement sur les côtés et dans les fonds, remontez-le régulièrement sur les reliefs, jusqu’au moment où il commence à devenir pâteux.
L’élastomère recouvre entièrement la surface du plâtre
Pour éviter que l’élastomère ne coule, on peut y mélanger de la silice. La couche d’élastomère doit avoir environ 1 mm d’épaisseur et être régulière.
Attendez qu’elle devienne assez ferme au toucher avant de faire la seconde couche. Pour effectuer cette dernière, vous devez la renforcer avec des bandes de gaze ou de tissus très fins trempés dans la préparation.
Pour consolider la membrane en élastomère, on place une multitude de paillettes en fibre de verre réparties sur toute la surface …
Récupérez de vieux bas ou des collants que vous découpez en morceaux de différentes tailles, tapissez-en ainsi toute la surface de l’élastomère. Utilisez aussi de la fibre de verre en paillettes.
… puis une seconde couche d’élastomère recouvre le tout
Comme on ne peut creuser des clés femelles dans l’élastomère pour que le moule en plâtre soit en bonne place sur celui-ci, on peut en revanche faire des « tétons » mâles avec le restant d’élastomère au fond de la bassine, ou bien avec des petits carrés de mousse.
Des tétons placés de part et d’autre des rebords serviront de clés pour permettre à l’élastomère de s’accrocher à la chape de plâtre
Quand l’élastomère est ferme et qu’il ne colle plus aux doigts, enlèvez le muret de terre (mais pas le carton), et ébarbez le rebord avec un cutter ; profitez-en pour faire quelques clés sur le plan de joint en terre.
On recule le mur de terre en creusant quelques clés dans la terre
Pour que le plâtre reste bien en place, construisez un autre muret de terre. Un espace de 3 cm entre l’élastomère et cette bande de terre est largement suffisant.
Il est nécessaire d’ébarber les rebords de l’élastomère d’où peuvent émerger quelques fibres de verre
Enduisez ensuite tout l’élastomère d’une fine couche de vaseline, puis fabriquez une chape de plâtre armée (avec fers et filasse) qui permettra de maintenir l’ensemble bien solidaire.
Ici aussi, attention aux contres-dépouille. Si vous regardez le schéma, vous conviendrez qu’il peut exister d’autres contre-dépouilles parce que le sujet présente des creux trop profonds pour être comblés par l’élastomère. Il faut alors fabriquer des cales en plâtre que l’on pourra aussi bien facilement enlever que remettre, à la condition de toujours les replacer.
On retourne la pièce et on nettoie la seconde partie à mouler
Cette cale peut aussi bien se placer entre le sujet et l’élastomère et la chape de plâtre.
Quand cette partie du moule est terminée, retournez le sujet et recommencez de l’autre côté.
Plan de coupe d’un moulage en élastomère
Veillez à bien isoler chaque fois votre plan de joint.
Un mur de terre est placé autour du plan de joint. Ne pas oublier de passer un agent démoulant sur celui-ci. Puis deux couches d’élastomère sont posées, y compris la fibre de verre
L’agent démoulant entre plâtre et plâtre est une barbotine de savon ; entre plâtre ou tout autre matériau dur et élastomère, c’est la vaseline ou même de la cire (de toute façon, il faut utiliser une matière grasse). L’essentiel est de boucher les trous des matières poreuses afin que l’élastomère se détache bien.
On prend la précaution d’enduire l’élastomère de vaseline avant de faire la seconde chape de plâtre du moule
Quand le moule est entièrement réalisé et qu’il a durci suffisamment, vous soulevez la chape de plâtre et vous décollez la membrane en élastomère. Puis vous pouvez sortir le modèle. Vous pouvez ainsi effectuer votre premier tirage après avoir passé un agent démoulant dans tout le moule en élastomère.
On prend la précaution d’enduire l’élastomère de vaseline avant de faire la seconde chape de plâtre du moule
Si vous faites des tirages en différents matériaux, commencez par utiliser celui qui risque le moins d’abîmer l’élastomère. D’abord les tirages en plâtre, en cire, puis seulement les ciments et résines. Il n’est pas conseillé d’effectuer trop de tirages, car l’élastomère subit des déformations, se déchire et donne de moins bons résultats au fur et à mesure des tirages. En général de 8 à 10 est un maximum.
La sculpture est extraite de son moule
Conseil : Nettoyez vos outils recouverts d’élastomère avec du trichloréthylène.
Avant d’aborder le moulage à l’élastomère, nous vous recommandons de bien connaître les autres procédés de moulage. D’autres techniques existent : latex, plastiline, gélatine, etc.